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« Une conférence de l’Union africaine s’est tenue le jeudi 25 août 2011 à Addis Abeba afin de lever des fonds pour venir en aide aux 12 millions de Somaliens, d’Ethiopiens et de Kenyans frappés par la famine et la sécheresse. Elle a permis de mobiliser 351,7 millions de dollars. »

 

Cette excellente initiative est publiée dans l’article suivant paru sur le site lefaso.net :

Corne de l’Afrique : Point de départ de la solidarité interafricaine


Voici un bel exemple de solidarité africaine comme on aimerait en voir plus souvent. Nombreuses sont les catastrophes qui s’abattent sur le continent (guerre, famine, épidémie, inondation …). Bien qu’en tant qu’Africain je sois très reconnaissant aux nombreuses ONG occidentales pour la plupart, qui interviennent fréquemment sur ces crises, je demeure frustré et peiné de constater qu’il n’y a que très (trop) peu d’initiatives africaines qui s’expriment dans ces situations. Les Africains ne sont pas congénitalement moins aptes que d’autres à éprouver de l’empathie pour des êtres humains en souffrance. Ils ne sont pas moins que d’autres capables de générosité. En Afrique également, on peut trouver des moyens pour intervenir de manière efficace dans des catastrophes humanitaires. Lors de la tragédie du World Trade Center, on a vu des pompiers, policiers, civils et anonymes venir prêter main forte pour tenter de sauver des décombres les survivants, à mains nues. Plus récemment, lors du tsunami au Japon, les télévisions du monde entier ont montré en boucle des Japonais anonymes organisés en chaînes humaines pour déblayer de leurs mains les détritus amoncelés par les inondations et le tremblement de terre. Malgré le niveau élevé de développement de ces pays, on voit bien qu’une action efficace n’est pas toujours qu’une question d’argent ou de moyens matériels (machines), et que la volonté et l’organisation humaine est le premier levier à actionner dans la plupart des situations.

Des moyens considérables que des ONG occidentales sont obligés de consacrer à la logistique et à l’organisation d’interventions lointaines ne seraient sans doute pas nécessaires (du moins pas au même niveau) si les intervenants sur les catastrophes du continent étaient recrutés localement en priorité. Par exemple, dans un pays comme la République Démocratique du Congo, qui dispose d’un réservoir important de médecins formés et compétents, on est étonné de retrouver si peu de médecins Congolais intervenant dans les nombreuses zones de conflit et de détresse de ce vaste pays. Il doit probablement être possible de réunir les moyens d’augmenter l’implication de ces médecins locaux dans les endroits de ce pays qui en ont besoin. Le salaire d’un médecin local et ses frais, même bonifiés, restent largement inférieurs à ceux d’un homologue occidental. Une telle évolution aurait l’avantage d’enrichir l’expérience de ces médecins africains. Elle leur procurerait une satisfaction morale accrue, de participer ainsi au progrès et au bien être sur leur continent. Elle renforcerait la bonne image de soi, offrirait l’opportunité de soulager les souffrances humaines et de procurer du bonheur à son semblable tout en ne faisant que l’exercice de son métier.

 

Eugène Wope

Tag(s) : #A lire, voir, écouter, #De l'auteur
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